Le compte à rebours a-t-il commencé ?
EAN13
9782234060869
ISBN
978-2-234-06086-9
Éditeur
Stock
Date de publication
Collection
Essais - Documents
Nombre de pages
180
Dimensions
21,5 x 13,5 cm
Poids
176 g
Langue
français
Code dewey
360
Fiches UNIMARC
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Le compte à rebours a-t-il commencé ?

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Le pire n’est pas certain, mais le temps nous est compté. Une première certitude : les Terriens ne pourront pas quitter leur planète et s’installer sur une autre. Une seconde certitude : nous devons nous projeter dans le futur, car le futur c’est demain. A partir de là, il faut dresser la liste des impasses où nous sommes engagés et montrer, si nous persévérons dans cette voie, quel type de catastrophe s’ensuit à chaque fois. Les questions traitées sont : – l’escalade nucléaire ; – la démographie ou l’impérieuse nécessité de l’ouverture des frontières ; – la redéfinition de l’évolution ; – l’intégrisme de l’économie ; – l’écologie. Le dernier chapitre est consacré à montrer que le XXIe siècle sera le siècle de l’éducation généralisée ou ne sera pas.
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Une rencontre avec Albert Jacquard

Le scientifique était l’invité de la librairie le 18 mai dernier pour son nouveau livre, « Le compte à rebours a-t-il commencé ? »

« Mieux vaut une réussite solidaire qu’un exploit solitaire. » C’est par ces mots, empruntés à une lycéenne scolarisée dans un établissement où l’esprit de compétition est absent, qu’Albert Jacquard a choisi de conclure son dernier ouvrage, « Le compte à rebours a-t-il commencé » (éditions Plon). Il y invite ses lecteurs à porter un regard lucide sur la période que nous vivons : « Non pas une crise, mais une mutation ».

Quel compte à rebours ? « Celui du suicide de l’humanité » répond le scientifique qui, à 83 ans, tire la sonnette d’alarme sur l’avenir des humains qui, selon lui, font tout pour disparaître, en jouant avec des technologies comme le nucléaire ou en gaspillant les énergies naturelles de la planète.

« Le vrai problème », explique Albert Jacquard, « c’est de savoir jusqu’où aller pour sauver l’humanité et si celle-ci en vaut la peine. Sommes-nous assez merveilleux pour que l’humanité soit sauvée ? » Oui, répond le généticien qui avoue réagir à la fois en grand-père et en biologiste.

Au public de la librairie, venu très nombreux à l’écoute de sa voix très frêle, Albert Jacquard a fait partager son admiration pour l’invention de la procréation, il y a un milliard d’années, grâce à laquelle « deux vieux font du neuf, de l’inattendu tiré au sort ». Prodige aussi de la mutation du cerveau humain qui fait naître le bébé pas fini, sans connexions entre les neurones. Celles-ci vont s’établir à raison de 10 000 par seconde, utilisées pour communiquer, pour rencontrer. « Un humain seul, ce n’est pas mal ; ce que nous sommes ensemble, c’est mieux. »

« Je suis les liens que je tisse »

« Au début, détaille le généticien, la nature a voulu, a prévu. Puis l’histoire de la terre a été prise en charge par l’homme. Ce qui est merveilleux dans l’espère humaine, c’est sa capacité à dépasser ce que la nature a donné. » Dans un cosmos sans objectif, l’homme a su « construire un projet. Ce qui crée l’humain, c’est la rencontre. » Là où Descartes affirme, « Je pense, donc je suis », Albert Jacquard souligne : « Je suis les liens que je tisse ».

Comme dans son livre dont un chapitre s’intitule « Préserver la planète ou préserver l’humanité », le scientifique affirme sans ambages que c’est l’homme qui l’intéresse. Cela ne l’empêche pas d’épingler ceux qui s’accaparent les cadeaux de la terre. Mais, dit-il, «je m’en fous de la planète. Elle m’ignore, elle aussi. Je me préoccupe du sort de l’humanité. »

Après tout, écrit Albert Jacquard, la terre a commencé il y a quatre milliards d’années, sans les hommes, et elle pourra continuer à tourner sans eux. Il s’agace de ceux qui disent vouloir sauver la planète. « Mettons-la au service de nos plans », réclame-t-il. Si on a comme seul plan de se battre les uns contre les autres, ça n’ira pas loin. »

Un utopique réaliste

Utopique, Albert Jacquard, qui s’inscrit en faux contre le besoin de compétition qui serait inscrit dans la nature humaine ? Ce besoin de compétition qui entraîne les guerres et leurs cortèges de malheur, tout comme le recours à la bombe atomique dont il a été un virulent opposant. Face au nucléaire civil, il se dit « très réticent non pas au nom de l’idéologie mais à cause du danger terrible qu’il représente ».

Rêveur, le scientifique qui dénonce l’appropriation des biens de la terre par certains, qui milite pour l’éducation permanente et propose purement et simplement de planétariser certaines activités de l’homme, la santé d’abord ?

Réaliste, répond-il. « Si on met ça bout à bout, ça fait des révolutions. Mais finalement, que faire d’autre ? » Dans son livre, il le formule ainsi : « Il nous faut tenter d’imaginer une autre humanité capable de tenir compte de deux évidences : d’une part la nécessité d’une gestion collective et raisonnable des richesses que la planète nous offre, d’autre part, la nécessité de rencontres pacifiques et fécondes avec nos semblables ; d’une part l’humanité dialoguant avec la Terre, d’autre part les humains dialoguant entre eux. »

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