- EAN13
- 9782753569423
- Éditeur
- Presses universitaires de Rennes
- Date de publication
- 17/09/2019
- Collection
- Histoire
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Les ego-archives
Traces documentaires et recherche de soi
Patrice Marcilloux
Presses universitaires de Rennes
Histoire
Autre version disponible
Les trente dernières années du XXe siècle ont connu un phénomène de diffusion
et de dispersion du mot « archives », traditionnellement au pluriel ou
néologiquement au singulier, qui aboutit à un paradoxe : la présence
terminologique des archives dans la société contemporaine est devenue
nettement plus forte que celle de l’administration des archives elle-même. Ce
décalage amène à formuler l’hypothèse d’une diversification des usages et
d’une reconfiguration des demandes d’archives, dans ou en dehors de
l’institution archivistique. L’enquête, volontairement affranchie des
frontières nationales, des périmètres professionnels et des limites
disciplinaires, finit par assigner une place inédite pour les archives dans la
culture contemporaine. Nouvelle histoire locale, généalogie, psychogénéalogie,
psychohistoire, archivages autobiographiques, accès aux documents
administratifs, consultations des dossiers médicaux, accès aux origines
personnelles, ouverture des données publiques, partage des images d’archives,
archivages militants ou communautaires, engouement des artistes contemporains,
affirmation des archives des droits de l’homme, sollicitation des archives de
police dans les processus de transitions démocratiques : tous ces usages,
toutes ces demandes d’archives ont en commun une orientation individuelle et
la recherche de soi. Le concept d’ego-archives désigne autant les documents
que les logiques d’usage qui permettent aux individus d’asseoir les stratégies
de formation de leur individualité. Les archives y sont érigées en espace
intermédiaire entre l’individu et la société. La question n’est plus celle de
la place des archives dans la société de l’information mais dans celle de
l’individu. Un nouveau droit est en gestation : celui de découvrir et de lire
ses traces archivistiques personnelles, ses ego-archives, où qu’elles se
trouvent.
et de dispersion du mot « archives », traditionnellement au pluriel ou
néologiquement au singulier, qui aboutit à un paradoxe : la présence
terminologique des archives dans la société contemporaine est devenue
nettement plus forte que celle de l’administration des archives elle-même. Ce
décalage amène à formuler l’hypothèse d’une diversification des usages et
d’une reconfiguration des demandes d’archives, dans ou en dehors de
l’institution archivistique. L’enquête, volontairement affranchie des
frontières nationales, des périmètres professionnels et des limites
disciplinaires, finit par assigner une place inédite pour les archives dans la
culture contemporaine. Nouvelle histoire locale, généalogie, psychogénéalogie,
psychohistoire, archivages autobiographiques, accès aux documents
administratifs, consultations des dossiers médicaux, accès aux origines
personnelles, ouverture des données publiques, partage des images d’archives,
archivages militants ou communautaires, engouement des artistes contemporains,
affirmation des archives des droits de l’homme, sollicitation des archives de
police dans les processus de transitions démocratiques : tous ces usages,
toutes ces demandes d’archives ont en commun une orientation individuelle et
la recherche de soi. Le concept d’ego-archives désigne autant les documents
que les logiques d’usage qui permettent aux individus d’asseoir les stratégies
de formation de leur individualité. Les archives y sont érigées en espace
intermédiaire entre l’individu et la société. La question n’est plus celle de
la place des archives dans la société de l’information mais dans celle de
l’individu. Un nouveau droit est en gestation : celui de découvrir et de lire
ses traces archivistiques personnelles, ses ego-archives, où qu’elles se
trouvent.
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