Le sacre et le couronnement de Napoléon, édition du bicentenaire Napoléon 1821-2021
EAN13
9782322382682
Éditeur
Books on Demand
Date de publication
Langue
français
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Le sacre et le couronnement de Napoléon

édition du bicentenaire Napoléon 1821-2021

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Parce, qu'il avait été sacré par le Pape, Napoléon a considéré qu'il était
revêtu d'un caractère ineffaçable, qu'il était devenu un souverain égal à tous
les souverains, qu'il ne pouvait point être discuté comme tel, qu'il était
l'oint du Seigneur, et que, si son empire n'avait point reçu une institution
divine, il s'en fallait de peu. On ne saurait dire qu'il le crût, mais il
prétendait au moins le faire croire, et, en vérité, des illusions qu'on donne
à celles qu'on prend, le pas est si vite franchi qu'on peut se demander si ici
il ne l'a pas été. Tout au moins, dans la foi qu'il avait placée en sa
destinée, n'avait-il pas, quoiqu'il s'en soit défendu, admis une part de
fatalisme qui devait le rendre plus apte qu'homme au monde, à subir
l'impression qu'il avait été désigné, qu'il remplissait, qu'il accomplissait
une mission. Certes, de cela, il ne s'explique point, ou il s'explique
confusément. Mais cette croyance dont il peut être presque inconscient, qu'il
ne raisonne point, qu'il essaie de réfuter, se fait jour par quantité de
phrases échappées. Ainsi, lorsqu'il écrit à Joséphine : Toute ma vie, j'ai
tout sacrifié, tranquillité, intérêt, bonheur, à ma destinée ; lorsqu'il lui
écrit : Je dépends des événements ; je n'ai pas de volonté ; j'attends tout de
leur issue ; et encore : Plus on est grand, et moins on doit avoir de volonté
; l'on dépend des événements et des circonstances ; qu'est-ce que la Destinée,
si elle n'est point providentielle, que, valent les événements s'ils ne
tiennent qu'au hasard ? Qui parle de sa destinée, entend bien qu'il est
prédestiné. De la désignation, l'institution divine n'est qu'une conséquence
et comme une confirmation, mais n'est-ce pas que devant les yeux de celui qui
la reçoit, cette institution devient effective et valable, s'impose à
l'esprit, l'obsède et le conquiert ? Ce n'est point à dire que Napoléon, dans
la suite de ses actes, se crût (jusqu'en 1810) moins obligé de faire effort.
Il ne manque pas dans l'histoire de souverains, fort convaincus de leur droit
divin, qui besognent à leur gouvernement, et ont le sentiment fort net que
leur action continue y est nécessaire. Mais on les reconnaît pour des
croyants, à des phrases, à des mots ou des gestes. ll semble bien que ces
phrases ; ces mots, ces gestes, se trouvent chez Napoléon à partir du
Couronnement. Cet ouvrage revient sur les enjeux politiques et secrets de ce
couronnement pour mieux comprendre le destin tragique du premier empereur des
Français.
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