Folles Melancolies

Elles s'appellent Isabela, Natacha, Adèle, Clarissa ou Dinora. Elles sont des mères parfaites, des épouses exemplaires, des adolescentes torturées, des créations de toutes pièces. Elles ont été kidnappées, séquestrées, elles ont mené des enquêtes et des doubles vies, elles ont vécu des gloires et des défaites. Elles ont menti, trompé (beaucoup), aimé (encore plus). Elles ont été des bourreaux, et des victimes : des hommes, de leur condition, de la société et bien souvent d'elles-mêmes. Elles ont parfois les mains sales mais toujours la tête haute. Elles sont drôles, touchantes, tristes, intrigantes. Elles portent en elles une folie et une mélancolie qu'elles ne craignent pas de révéler. Malgré les hommes, leur condition, la société. En onze nouvelles, Teresa Veiga joue avec les codes littéraires pour mieux troubler et dépoussiérer les canons de genre. Enquête policière, faux-conte gothique, récits aux accents libertins, faits-divers, pastiches de Sir Conan Doyle ou de Dickens : ces onze textes sont autant d'hommages à la littérature que de prouesses stylistiques où la nouvelliste excelle à sonder l'âme humaine et à révéler des anti-héroïne aussi complexes qu'irrévérencieuses. Des anti-héroïnes pour lesquelles on ressent de l'empathie et que l'on a, très certainement, croisé au détour d'une vie... A l'instar d'une Elena Ferrante, on sait très peu de choses de Teresa Veiga. Sous ce nom d'emprunt se cache l'une des plus remarquables nouvellistes de la littérature portugaise actuelle, remportant de prestigieux prix littéraires tels que le prix Pen Club et le Grand Prix de la Nouvelle Camilo Castelo Branco.