Les couleurs de la Gironde en 1920

Alors que la France vient de vivre tragiquement la Première
Guerre mondiale, un photographe bordelais – Fernand Cuville
– revient dans sa ville natale. Il fixe sur ses plaques de verre les
beautés remarquables du Bordelais pour participer à la constitution
des Archives de la planète. En envoyant des opérateurs dans
une soixantaine de pays (et dans la plupart des départements
français), le banquier philanthrope Albert Kahn pensait pouvoir
ainsi rapprocher les peuples : admirer leur magnifique diversité
éviterait les conflits à venir...
Inventé par les frères Lumière en 1903, le procédé des autochromes
permet de faire surgir les teintes chatoyantes d’une
époque que l’on croyait définitivement dévolue au noir et blanc.
Les voiles des embarcations sur la Garonne ou la Dordogne se
parent de bleu ou de rouge, la ville de Bordeaux est inondée de
soleil d’or, les scènes de vendange à Saint-Émilion ou le travail
des ostréiculteurs sur le bassin d’Arcachon s’égayent de couleurs
vives.
Avec cette sélection de clichés exceptionnels et inédits, nous assistons
à une véritable résurrection de la Gironde avant les grands
bouleversements du XXe siècle.